La tension qui couvait au Bas-Congo vient d'exploser avec de nouveaux affrontements entre des éléments de la Police envoyés à Luozi et les adeptes de la secte politico-religieuse Bundu dia Kongo du député national Ne Mwanda Nsemi et dont le bilan s'élève à 6 morts et 10 blessés graves.
Les incidents qui ont opposé les forces de l'ordre aux « makesa », adeptes de Bundu dia Kongo, ont occasionné la mort de 6 personnes et 10 autres blessées graves, affirment des sources hospitalières dans la cité de Luozi au Bas-Congo.
Le médecin Mathieu Mbanunu de l'hôpital de référence dans cette cité qui a livré cette information vendredi à la radio Rtg@ captée à Kinshasa ignore naturellement le nombre d'autres victimes qui ne sont pas parvenues à son hôpital. Cependant, un petit détail contenu dans ses propos lorsqu'il confirme que ces différentes victimes l'ont été « par balles », inquiète davantage. D'emblée, ce sont les forces de l'ordre sensés détenir des armes à feu qui sont accusés dans cette répression violente et probablement aveugle. Au cas contraire, ce sera une confirmation de plus sur les accusations portées depuis un certain temps contre les « makesa » qui feraient aussi usage d'armes à feu acquises d'une manière ou d'une autre.
Mais le fait constant et réel atteste que les « makesa » ont, depuis, commencé a bénéficier des entraînements paramilitaires on ne sait dans quel but. Et certains de ces centres d'instruction sont dénombrés dans leurs zones de grande influence dans cette province du Bas-Congo.
Ces incidents sanglants qui ont éclaté jeudi à Luozi et se sont poursuivis la nuit, avaient paralysé cette cité vendredi matin avant que les activités ne reprennent timidement dans l'après-midi. Selon des sources concordantes sur place, les éléments de la police nationale dépêchés sur les lieux sont à l'origine de cette accalmie observée. Ils ont pu rétablir l'ordre et contrôler la situation, tandisque les écoles, magasins et autres commerces sont restés fermés. Néanmoins, « les habitants ont commencé à sortir de leurs maisons dans l'après-midi », a-t-on appris.
Ce calme recouvré à Luozi a cependant les chances de se consolider progressivement grâce à l'implication dans ce dossier de certains leaders d'opinion dans la province mais aussi des actions du gouvernement. Celui-ci, par l'entremise du ministre d'Etat en charge de l'Intérieur Denis Kalume, a dernièrement mis au défi le chef spirituel de Bundu dia Kongo.
Invité jeudi par ce membre du gouvernement Gizenga, le député national Ne Mwanda Nsemi s'est vu présenter des documents et autres explications qui accablent sérieusement ses fidèles mis en cause dans des troubles qui émaillent la province du Bas-Congo ce dernier temps.
En plus, une délégation des évêques de cette province ont à leur tour rencontré ce député avec lequel ils ont initié un appel au calme que Ne Mwanda Nsemi s'est engagé à faire parvenir à ses adeptes. Si ce chef spirituel est sincère et réellement écouté par ceux qui se réclament de lui, le Bas-Congo sera à l'abri de ces troubles devenus récurrents dans ce havre de paix reconnu en République démocratique du Congo.
(Yes)
P.M.L./L'Avenir