M. Simon Floribert Mbatshi Batshia, Gouverneur de la Province du Bas-Congo, s'est exprimé le week-end dernier sur la question de l'occupation de deux localités de sa juridiction par l'Armée angolaise. Face à ce litige, a-t-il dit, "une commission mixte a été instituée entre le Congo et l'Angola, qui va travailler d'arrache-pied pour retracer la frontière, examiner les bornes détruites et les remettre en place". Avant de préciser qu'en attendant les conclusions de cette commission mixte, l'Armée angolaise a accepté de se retirer des forêts congolaises où elle avait campé. Ce retrait devait se réaliser du 5 et 7 juin 2009.
Tout ceci procède des conclusions de trois jours de travail que la délégation congolaise a eu avec la partie angolaise à partir du mardi 2 juin. Dans la délégation congolaise, on a compté les ministres de l'Intérieur, de la Défense, des experts de la Direction Générale de Migration (DGM), de l'Armée et de la Police, y compris l'autorité provinciale du Bas-Congo et son adjoint.
Cependant, le Gouverneur Mbatshi Batshia se rappelle que la question d'occupation des localités du Bas-Congo remonte à 2004, lorsque le Vice-Gouverneur du Bas-Congo Deo Nkusu avait rencontré son homologue angolais de la province Do Zaïre. Constat dégagé, les villages occupés étaient congolais. A la suite de ce constat, un protocole d'accord avait été signé, protocole que les Angolais ont ignoré pour revenir à la charge en 2009. Et le Premier Ministre Muzito avait conduit en Angola une délégation qui comprenait entre autres, le Gouverneur et le Vice-Gouverneur du Bas-Congo.
Certains agents de l'OFIDA / Matadi aux arrêts.
Du Bas-Congo, il avait obtenu le retrait de l'Armée angolaise des localités investies. Seulement, les troupes angolaises s'étaient retirées des villages pour camper dans la forêt de Kibemba ; empêchant la population de vaquer librement à ses occupations. Et c'est de cette forêt qu'elle accepte, cette fois-ci, de partir à compter du 5-7 juin 2009 ; en attendant les investigations de la commission défense et sécurité réunissant la RDC et l'Angola.
Au chapitre de l'assainissement des mœurs dans la province, le Gouverneur du Bas-Congo mentionne qu'une commission de lutte contre la corruption, tracasseries administratives et judiciaires a été mise sur pied dans le cadre du programme de l'exécutif provincial approuvé par l'assemblée délibérante. Cela, en réponse aux cas de fraude et corruption qui mettent à mal les activités du Guichet unique au port de Matadi. Cette commission a incorporé en son sein de hauts magistrats à la retraite, mais ayant accompli une carrière honorable. "Les résultats ne se sont pas fait attendre aussitôt que la commission a été mise à pied d'œuvre. Des agents de l'OFIDA/Matadi sont aujourd'hui aux arrêts", s'est félicité Simon Floribert Mbatshi.
L'occasion a été propice pour le Chef de l'exécutif provincial du Bas-Congo d'aborder la question de délimitation des frontières entre sa juridiction et la ville de Kinshasa. Là-dessus, les deux entités ont privilégié la voie de la raison. Elles ont décidé de mettre du bémol dans leurs "chamailleries " pour permettre au projet de l'Union européenne de s'installer dans la localité querellée. "On s'est dit au lieu de se canarder et de rater cet important investissement, on a laissé d'abord le projet s'installer. Mais, entre-temps, on travaille au processus d'établissement de vraies limites entre les 2 provinces", a averti le gouverneur du Bas-Congo sûr de lui-même.
Le Bas-Congo a l'esprit à la décentralisation
Sur un autre chapitre, Simon Floribert Mbatshi Batshia reconnaît que s'il y a de performances reconnues à la province du Bas-Congo, c'est d'abord parce que "dans le Bas-Congo, a-t-il dit, l'esprit est à la décentralisation. Nous sommes convaincus que seule la décentralisation pourra amener ce pays à un développement durable".
Pour le chef de l'exécutif du Bas-Congo, "La décentralisation donne le pouvoir d'impulsion du développement aux autorités locales, quitte à maintenir entre l'exécutif national et provincial les rapports de partenariat. La décentralisation, c'est aussi donner le pouvoir aux autorités provinciales pour faire d'elles les véritables promoteurs du développement de la province". Pour cet idéal de développement, la province du Bas-Congo est en train de mettre en place des instruments juridiques et financiers qui doivent accompagner cette décentralisation.
Ensuite, la province est en train de marquer des points parce qu'il y a la volonté de travailler ensemble entre l'exécutif et l'assemblée provinciale. Les deux institutions provinciales se sont toujours accordées autour de l'intérêt de la province. Ce qui ne veut pas dire que tout est rosé ; l'exécutif est interpellé par question orale quand il le faut. Et chaque fois qu'il y a tentative d'incompréhension de part et d'autre, il y a de chaque côté cette volonté de se parler, de se retrouver ensemble, et, au bout du compte, de mieux se comprendre.
Mais, le plus grand défi que la province doit relever, a reconnu Simon Floribert Mbatshi Batshia, c'est résorber les angoisses de la jeunesse, des leaders et de tous les Bas-Congolais par l'investissement. Seulement voilà, la simple rétrocession du gouvernement central ne suffit pas pour créer beaucoup d'emplois et redonner espoir à la population bas-congolaise. Une façon d'occuper cette jeunesse qui termine les études et qui est guettée par le chômage à l'origine de beaucoup de dérapages dans la cité.