Les Angolais et les Congolais de Brazzaville, en situation irrégulière en RDC, sont entrain d’être refoulés. La direction générale de migration (DGM) a entamé l’opération d’expulsion de ces étrangers depuis plus d'une semaine. Pour la DGM, ce refoulement est décidé par le gouvernement congolais, qui d’après les principes de réciprocité, veut répondre aux multiples expulsions des Congolais par l’Angola et la République du Congo, rapporte radiookapi.net
Le refoulement se fait par vague de 30 à 50 personnes, selon la direction générale de migration. A Kinshasa, la DGM les regroupe dans un site bien déterminé pour les reconduire vers leurs pays d’origine. Les Angolais regagnent leur pays par les frontières de Lufu et Yema et les Brazzavillois par le beach Ngobila de Kinshasa.
La DGM a salué la décision du gouvernement l’autorisant à expulser ces étrangers, car souligne-t-elle, elle a, à mainte reprise, proposé le refoulement des étrangers non en règle. Mais, le gouvernement de la RDC n’a toujours pas voulu les expulser pour préserver les relations de bon voisinage. La DGM signale aussi que certains refoulés ont totalisé près 20 ans en RDC sans papiers valables.
Cette décision, ajoute-t-on à la direction générale de migration, permet à l’Etat
congolais d’appliquer les principes de réciprocité à l’endroit de ces deux pays voisins qui ne cessent d’expulser les congolais dans des conditions déplorables.
Aperçu des expulsions des congolais d’Angola
Les expulsions des congolais de l’Angola est devenue monnaie courante. Ces expulsions se font sans respect des droits de l’Homme. Selon plusieurs témoignages concordants, expulsés sont soumis à des traitements inhumains qui ont fini par révolter les consciences.
Selon un rapport groupe de travail des agences onusiennes et des ONG basées au Bas-Congo publié à Matadi dans la première quinzaine du mois de septembre, le nombre de ces congolais expulsés d’Angola depuis le mois de janvier 2009, et enregistrés dans cette province est évalué à 15 mille personnes. Les témoignages sont unanimes, soulignent le rapport. Les opérations de refoulement dont les Congolais ont été et continuent à être victimes sont accompagnées de nombreuses violations des droits humains, notamment les violences liées au genre et les sévices corporels. Le groupe de travail onusien a exprimé les craintes de voir ces chiffres dépasser les 50 mille à l’approche de la présidentielle angolaise en 2 010.
Les Congolais expulsés d’Angola sont rentrés au pays également par les autres provinces congolaises, frontalières à ce pays. Au Kasaï Oriental, l’ONG «Solidarité pour le développement rural» a signalé, en juin, l’arrivée d’environ 2 500 personnes expulsées. Selon les témoignages recueillis par cette organisation non gouvernementale, certains refoulés disent avoir parcouru 1 000 kilomètres à pied pour arriver dans la localité de Wikong, à plus de 150 kilomètres de Mbuji-Mayi, au Kasaï-Oriental.
Au Kasaï occidental, la direction générale des migrations du territoire de Luiza a enregistré 15 801 Congolais expulsés d’Angola. A Kamako, le comité des expulsés d’Angola ont parlé de 10.360 personnes. Les ONG de droits de l’Homme de la même cité ont constaté plusieurs décès parmi les enfants à cause de la malnutrition. Elles ont ajouté que la plupart des expulsés ont fait la diarrhée.
La dernière expulsion des congolais d’Angola date de mercredi et aurait fait plusieurs dizaines de morts de suite du surnombre dans le camion qui les transportaient et mauvais état du véhicule.
Dans le Bandundu, le comité provincial de coordination humanitaire a exprimé en juin son inquiétude devant l’expulsion en deux semaines de plus de 30.000 Congolais d’Angola. Il a déploré les conditions précaires des expulsés, et a redouté les conséquences néfastes sur les populations d’accueil.
Les expulsions des Kinois à Brazzaville
Seize ressortissants de la RD Congo habitant Brazzaville ont été expulsés en mi-septembre vers Kinshasa. Ces personnes ont affirmé avoir été conduites au beach sans effets personnels. Elle ont accusé le commissariat de police de la commune de Moungali de mener cette opération. Parmi les causes de ces expulsions se trouve le séjour irrégulier de certains Congolais de Kinshasa, ont indiqué les victimes. De leur côté, les autorités policières de Brazzaville ont nié avoir organisé une quelconque opération d’expulsions des Kinois. Une rencontre à Kinshasa entre le maire de Brazzaville et le gouverneur de Kinshasa a permis de suspendre ces opérations.
Les préoccupations des Nations unies
La situation d’expulsion des Congolais d’Angola et les mauvais traitements qu’ils subissent ont préoccupés la mission des Nations unies en RDC en juin.
Dans les rapports dont disposent les Nations Unies, rapports obtenus sur base des témoignages, ces violences sont attribuées aux forces de sécurité angolaises et congolaises postées le long des frontières entre les deux pays, a affirme Alan Doss, représentant spécial du secrétaire général des Nations unies en RDC sur radiookapi. Les Nations Unies invitent les autorités congolaises et angolaises à chercher des solutions pour éviter les conséquences humanitaires graves qu’entraînent de telles expulsions, a plaidé le chef de la Monuc.