Louise Mushikiwabo, La ministre rwandaise des Affaires étrangères, Louise Mushikiwabo, a regagné Kigali (Rwanda) après une visite-éclair de 24 heures à Kinshasa. La chef de la diplomatie rwandaise qui a effectué, du 12 au 13 septembre 2010, une visite de travail dans la capitale congolaise a eu l’occasion d’évoquer avec son homologue congolais, Alexis Thambwe Mwamba, la question relative au rapport des Nations unies accusant l’armée rwandaise d’exactions dans l’Est de la RDC entre 1996 et 2.000.
Selon plusieurs sources concordantes, la chef de la diplomatie rwandaise a tenu deux séances de travail à Kinshasa avec son homologue congolais Alexis Thambwe Mwamba et le ministère de la Justice, Luzolo Bambi. Le gouvernement de la République démocratique du Congo n’a pas communiqué sur cette visite, ni avant ni après.
Selon certaines discrétions, la ministre rwandaise en charge des Affaires étrangères envoyée par son gouvernement à Kinshasa a tenté d’obtenir le soutien si pas la neutralité du gouvernement congolais sur la question qui risque de perturber les relations entre Kinshasa et Kigali, lesquelles se sont sensiblement améliorées.
Si le Rwanda se sent outragé par le rapport des Nations unies sur l’attitude de son armée dans l’Est du Congo, la RDC, est pour sa part, bien embarrassée. Ces accusations anti-rwandaises arrivent au moment où les relations se normalisent, voire se réchauffent entre les deux anciens ennemis. Le chef de l’Etat, Joseph Kabila était présent à l’investiture de Paul Kagame dernièrement.
«Nous ne voulons pas réveiller les vieux démons », dit un proche du pouvoir à Kinshasa sous couvert de l’anonymat, mais : «Nous ne pouvons pas non plus cracher sur les cendres de nos compatriotes». Entendez par là : il n’y aura pas de position commune de deux pays, face à un éventuel tir de barrage aux Nations unies, pas de texte signé rapporte RFI.
En revanche, le Rwanda pourra compter sur une sorte de neutralité de Kinshasa. Ici, le pouvoir voudrait surtout que le temps passe, et que l’on oublie ce rapport controversé.
Pour rappel, le projet de rapport des Nations unies accuse l’armée rwandaise de possible crimes de génocide commis entre 1996 et1999 à l’encontre des Hutus rwandais réfugiés dans l’Est de la République démocratique du Congo pendant les affrontements.