Plus de cent cinquante ressortissant de la RDC sont expulsés d’Angola depuis mi-octobre. Les expulsés sont cantonnés dans plusieurs localités de la province du Bandundu.
Les autorités de la République d’Angola ont procédé à l’expulsion violente de ce pays ami et frère, depuis mi-octobre 2010, de plus de cent cinquante ressortissants de la République démocratique du Congo. Ces expulsés sont cantonnés actuellement dans les localités de Tembo, Kasongo-Lunda, Swana, Mukanza, Kizamba et Kahemba dans la province du Bandundu. C’est ce qu’à révélé mercredi le porte-parole du Bureau de coordination des affaires humanitaires (Ocha), Maurizia Giuliano, citant l’Organisation non gouvernementale internationale Cisp.
D’après le porte-parole, depuis le mois de mai, le nombre de personnes expulsées d’Angola vers le Bandundu est estimé à 356 personnes dont 155 hommes, 136 femmes, 36 garçons et 29 filles. Ces expulsions qui se font par petits groupes, ont souvent lieu en dehors des postes de contrôle de la Police nationale congolaise (PNC) et s’accompagnent d’abus des droits et de la dignité humaine, indique l’ACP. C’est ainsi que l’on déplore des cas de viol, d’attouchement sexuel, d’extorsion des biens.
Une petite assistance humanitaire a été apportée à ces expulsés congolais en termes de trousses de prise en charge après viol, ainsi que des aliments et moyens de transport, ajoute la source. Mais les humanitaires craignent l’accentuation du mouvement d’expulsions qui pourra provoquer, comme l’année passée, des représailles contre les Angolais vivant en RDC.
Il faut rappeler qu’au cours du premier semestre de l’année en cours, deux cent quarante femmes et filles de la RDC expulsées d’Angola ont subi des fouilles recto-vaginales sans aucun respect de la dignité de la personne humaine, à la frontière angolaise, en face de la cité de Tembo, terrtoire de Kasongo-Lunda, district du Kwango au Bandundu. Le président de la Synergie provinciale de lutte contre les violences sexuelles du Bandundu, André Gipoy, qui vient d’effectuer une mission d’évaluation des violences faites à la femme et à la jeune fille à Tembo, a annoncé cette nouvelle mardi à la presse. Il a précisé que les fouilles recto-vaginales pratiquées dans le but de chercher le diamant caché, ont été opérées à l’aide de sachets utilisés en lieu et place des gants.
Toujours selon André Gipoy, la cité de Tembo est le centre le plus important qui reçoit un grand nombre tant des compatriotes que d’autres ressortissants d’Afrique expulsés de la zone minière de la province angolaise de Lunda Norte et qui posent un sérieux problème de prise en charge du fait de leur abandon. Il a plaidé pour l’implantation d’un tribunal secondaire à Tembo afin de pouvoir juger et punir les auteurs des violences faites aux personnes vulnérables, cette cité étant située loin de Kenge et de Kikwit.
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