Un porte-parole de cinq groupes armés Maï-Maï du Kivu annonce le retrait collectif de leurs factions des activités de suivi du processus de paix déclenché par la conférence de Goma. Ce retrait est justifié par la suspension unilatérale du CNDP de Laurent Nkunda.
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Les responsables de cinq groupes de Maï-Maï, à savoir Kifuafua, Kasindi, Vurondo, Simba et Ruhenzori présents à Goma depuis la conférence sur la paix du Kivu, décident de regagner leurs fiefs, dans le territoire de Rutshuru et de Masisi. Leur porte-parole, Didier Bitaki du mouvement Maï-Maï Kifuafua, justifie ce départ par le non respect du calendrier et le chronogramme des activités de suivi de la conférence de Goma, rapporte radiookapi.net.
Didier Bitaki déclare notamment que plusieurs combattants Maï-Maï à Goma ne sont plus à l'abri de l'insécurité qui sévit actuellement dans la ville de Goma. Et d'ajouter que les Maï-Maï souscrivent toujours toute démarche pouvant ramener la paix, mais à condition que chaque partie respecte ses engagements.
La conférence de Gorna, rappelle-t-on, s'est déroulée au mois de janvier dans le chef-lieu du Nord-Kivu à l'initiative du chef de l'Etat. Le gouvernement et les groupes armés ont pris part à ses assises.
L'on sait que les conflits armés sont à la base de déplacements massifs de la population qui se trouve jusqu'à ce jour cantonnée dans les sites d'hébergement, ils sont dépouillés de tout et manquent même de nourriture et d'habits.
Les assises de Goma avaient abouti à la signature par toutes les parties de l'Acte d'engagement suivi d'un cessez-le-feu et avait suscité beaucoup d'espoir quant au retour d'une paix durable dans cette partie de l'Est de la RDC. La communauté internationale suffisamment représentée à la conférence a soutenu les accords de Goma ainsi que plusieurs pays- et organisations internationales désireuses de s'impliquer dans la reconstruction de la RDC.
Malheureusement, quelques jours après la signature des accords de paix, l'on a appris que les groupes armés n'avaient jamais déposé leurs armes, ils ont continué à violer le cessez-le-feu jusqu'à présent. La situation va en se compliquant parce que certains signataires de l'acte d'engagement suspendent déjà unilatéralement leur adhésion aux accords comme Nkunda, tandis que les Maï-Maï se révoltent contre le non respect du calendrier pour le suivi des décisions de la conférence. La paix dans l'Est de la RDC suppose l'engagement de tous pour le respect des décisions prises en vue de l'intérêt supérieur de la nation.
(Milor)
Stephane Etinga/Le Potentiel