BRUXELLES, le 29 mars (IRIN) - Des cours d'éducation civique devront impérativement être dispensés à la population avant les élections afin de la sensibiliser au processus démocratique, a déclaré l'Abbé Apollinaire Malu-Malu, président de la Commission électorale indépendante (CEI) de la République démocratique du Congo.
Prenant la parole au cours d'une conférence organisée mardi par le Parlement européen à Bruxelles, M. Malu-Malu a déclaré que la CEI avait proposé aux bailleurs de fonds un budget de 40 millions de dollars pour financer la campagne de sensibilisation du public.
« Les bailleurs de fonds ont alors indiqué leur préférence pour le financement direct d'actions de la société civile, plutôt que de confier cette somme à la CEI », a-t-il déclaré.
« Jusqu'à présent, rien n'a été fait. Les ressources humaines sont là, seuls les fonds manquent », a-t-il ajouté.
L'Abbé Malu Malu a toutefois précisé que la CEI avait signé des contrats avec plusieurs radios communautaires afin d'expliquer les enjeux des prochaines élections.
« La CEI pourrait également appuyer des actions ponctuelles, comme la vulgarisation de la loi électorale », a-t-il déclaré.
La commission, a-t-il affirmé, tente de « relancer le débat pour savoir qui fait quoi ».
La CEI organisera une journée Porte ouverte le 10 avril à Kinshasa, la capitale congolaise, pour se faire connaître et inviter les partenaires de la société civile à présenter leurs projets dans le domaine de l'éducation civique.
« Seules des actions coordonnées s'avèreront efficaces », a déclaré Malu-Malu.
Plusieurs églises ont déjà adopté un programme commun, a-t-il fait remarquer. En 2005, l'Eglise catholique romaine avait publié des documents incluant un guide illustré destiné aux électeurs. D'autres initiatives sont également en cours dans l'est du pays.
Présents eux aussi à Bruxelles, la semaine dernière, Patient Bagenda du Comité anti-Bwaki de Bukavu, de la province du Sud Kivu, et Simon-Pierre Tyananio Molingi du diocèse de Kasongo, dans la Province Maniema, ont décrit les différentes initiatives de la société civile pour sensibiliser le public au processus démocratique.
Les deux hommes, ont notamment évoqué le « Noyau de rayonnement démocratique », qui comprend de petits groupes de personnes résidant depuis plusieurs années dans tous les territoires du sud Kivu, et la formation récente de 5 000 chefs du Territoire du Kasongo qui seront chargés d'informer la population, plus particulièrement celle vivant dans les zones les plus reculées.
« Dans le Kasongo, les gens n'ont pas accès aux médias, encore moins à Radio Okapi [une station de radio financée par l'ONU] », a déclaré Iyananiyo.
Pendant des années, l'Eglise a joué le rôle de l'Etat.
« Il est temps maintenant que l'Etat congolais renaisse, et c'est pour cette raison que les élections sont si importantes », a-t-il affirmé.
« Pour les chrétiens, elles représentent une obligation morale, mais nous ne donnerons aucune consigne de vote ».