Le gouvernement, réuni vendredi en conseil des ministres sous la présidence du Premier ministre Adolphe Muzito, a réitéré son engagement d’appliquer aussitôt que possible les dispositions des articles 2 et 226 alinéa 1er de la Constitution, qui prévoient la création et l’installation de 15 nouvelles provinces devant porter à 26 le nombre total des provinces en République Démocratique du Congo.
« C’est une exigence constitutionnelle à laquelle le gouvernement de la République n’a ni le droit ni l’intention de se dérober », a affirmé la porte parole du gouvernement, Lambert Mende Omalanga, ministre de la Communication et des médias, dans le compte rendu de la réunion du conseil. Il a ajouté qu’en dépit des contraintes juridiques, du coût exorbitant de l’installation des institutions provinciales et des exigences du nouveau programme conclu avec les institutions de Bretton Woods pour atteindre en 2010 le point d’achèvement de l’initiative PPTE, le gouvernement confirme l’irréversibilité du processus de la décentralisation et « s’engage à exécuter le chronogramme d’installation des nouvelles provinces dès qu’il sera coulé en forme légale par le Parlement ».
Le gouvernement en appelle à la mobilisation de tous les Congolais contre « toute tentative d’instrumentalisation de la question de délai pour déstabiliser une paix si chèrement acquise », a indiqué le porte parole.
Le conseil a par ailleurs ordonné à tous les représentants de l’autorité publique dans les districts, les territoires, les communes, les secteurs et les chefferies, ainsi qu’aux auxiliaires de la justice et officiers du ministère public à travers le pays, d’appliquer « sans faiblesse ni atermoiements et ce, sans aucune exception », la loi dans toute sa rigueur, face aux cas de vengeance privée observés dans plusieurs parties du territoire national.
Il ressort en effet du rapport fait au conseil par le Vice Premier ministre en charge de l’Intérieur et de la sécurité, la résurgence de l’insécurité dans certaines régions du pays, notamment des cas de vols à main armée et des affrontements meurtriers en marge de conflits fonciers entre différents groupements au Kasai Occidental, ainsi que l’incendie criminelle d’une soixantaine de maisons d’habitation à Bondo, dans la Province Orientale, par des prêtres catholiques et des séminaristes de ce diocèse qui se sont permis, ce faisant, de se rendre justice à la suite d’une dispute foncière avec les victimes de l’incendie.
« Nul ne peut se rendre justice », rappelle le gouvernement, qui a également pris acte des dispositions annoncées par le ministre des Affaires foncières, pour mettre fin aux conflits de terres qui perturbent quotidiennement la paix sociale dans un certain nombre d’entités.