Le Premier ministre Adolphe Muzito Fumunsi a déposé, hier au bureau de l'Assemblée nationale, le projet de budget pour l'exercice 2011. Le document, adopté en conseil des ministres à la fin de la première quinzaine du mois de septembre dernier, a été personnellement réceptionné par le président de l'Assemblée nationale, Evariste Boshab Mabudj Ma Bileng.
Ce budget s'évalue à de près de USD 7 milliards (précisément 6,7 milliards Usd) contre près de 5 milliards en 2010, soit un accroissement de près de 19%. Commentant ce budget au sortir de son entrevue avec le président de l'Assemblée nationale, Adolphe Muzito a fait voir que c'est le budget le plus colossal que la RDC ait jamais présenté depuis son indépendance. Il a aussi indiqué que sous le gouvernement des nationalistes en fonction depuis 2006, le budget de l'Etat connaît un accroissement presque constant d'au moins 1 milliard USD chaque année. Il est, en effet, parti de USD 900 millions à la fin des élections en 2006 pour passer immédiatement à plus de 1 milliard USD, l’année suivante.
Plus significatif encore, a souligné Muzito, ces avancées budgétaires se réalisent avec une économie fonctionnant pratiquement au quart de tour de celle des époques fastes du Congo-Zaïre avec, entre autres, ses Gecamines et Miba florissantes. Preuve, s'il en faut, des efforts d'amélioration de la gouvernance nationale, surtout dans le secteur de la mobilisation des recettes.
Le Premier ministre a aussi relevé que le budget 2011 présente de nouveaux efforts du Gouvernement en termes d'apports internes qui représentent, pour 2011, près de 4 milliards USD d’efforts internes contre 3 milliards USD d'apports extérieurs.
Le niveau global des recettes se situe à 6.444,3 milliards de FC contre 5.607,5 milliards en 2010, soit un accroissement de 19%. Les recettes propres s'élèvent à 3.095,2 milliards de FC (48% des recettes totales) contre 2.958,7 milliards de FC pour les recettes extérieures (45,9%). Ces améliorations, indiquent un document synthèse réalisé par le ministre du Budget, Jean-Baptiste Ntahwa, ont été rendues possibles grâce aux mesures et actions nouvelles prises et menées par le Gouvernement. Il s'agit, notamment, de la mise en œuvre de nouvelles procédures douanières conformément au nouveau code douanier, la maîtrise de la population fiscale à travers la poursuite de l'attribution du nouvel identifiant fiscal, mais aussi la poursuite de la révision des arrêtés interministériels par le réajustement des taux de perception des droits, taxes et redevances, etc.
Sur le volet des dépenses, le budget 2011 affiche un taux de 6.444,3 milliards de FC représentant un différentiel de 14,9% par rapport aux dépenses de 5.607,5 milliards en 2010. Les dépenses publiques et frais financiers représentent 628,3 milliards FC. Les rémunérations se situent à 982,9 milliards contre 779,2 milliards en 2010 (soit un taux d'accroissement de 26,1%).
Par ailleurs, les dépenses d'investissement sont évaluées à 2.884,5 milliards FC représentant 44,8% des dépenses totales. Les dépenses exceptionnelles sont estimées à 344,3 milliards de FC contre des dépenses propres des provinces situées à 390,3 milliards de FC.
Il faut souligner que le budget 2011, qui va être débattu aux deux chambres du parlement pour leur adoption avant la fin de la présente session, est le premier après l'atteinte du point d'achèvement de l'Initiative PPTE qui a vu s'effacer plus de 90% de la dette extérieure de la RDC. Sa configuration traduit la volonté du chef de l'Etat de promouvoir le social dont les dépenses connaissent un accroissement de 23% du budget global dont 9% pour l'enseignement, 4,2% pour la santé et 2% pour la protection sociale.
Les élections de 2011 ne sont pas en reste. Elles retiennent une part de budget de 355,9 milliards. Idem pour les cinq chantiers dont la poursuite de la mise en œuvre va avoir à coûter 2.884,5 milliards de FC en 2011.
Last but not least, la gratuité décidée de l'enseignement primaire a été intégrée au budget 2011 et implique un fonds budgétaire de 16 milliards FC pour le fonctionnement des écoles et l'acquisition des équipements éducatifs.