Les chefs d’Etat de Grands Lacs ont convenu, au terme de leur sommet du mercredi 15 décembre à Lusaka, de combattre l’exploitation et le commerce illicite des ressources naturelles dans leur région. Parmi les outils déjà proposés figure un certificat similaire à celui utilisé contre le diamant de sang. Désormais, chaque détenteur ou exportateur des ressources naturelles devrait présenter ce document pour certifier que celles-ci ne viennent pas d’une zone de conflit.
Cette mesure est de nature à couper les finances des groupes armés qui violent et pillent les populations.
Les onze pays, dont la RDC, s’engagent à répondre également aux règles de transparence dans la chaîne de commercialisation des minerais.
L’engagement des chefs d’Etat a été bien accueilli par les participants à ce sommet, qui l’ont marqué par des applaudissements après les discours et la signature de la déclaration finale.
Le sommet suscite de l’espoir et, peut-être trop, face aux populations de la région.
C’est ce qu’explique Kenedy Walusala, venu du Kenya pour représente les jeunes des Grands Lacs:
«Notre profit sera de voir que l’argent des mines est connu et bien géré. Que les jeunes ont de l’emploi et que les femmes ne soient plus violées dans les zones minières.»
Pour sa part, John Kanyoni a représenté les comptoirs des minerais au Nord-Kivu à ce sommet.
Il espère que la nouvelle déclaration aidera à lever la suspension de l’exploitation artisanale décrétée depuis trois mois au Kivu:
«Ça fait pratiquement plus de trois mois que nous avons même de l’eau bloquée a Goma. Maintenant qu’ils ont signé la déclaration, nous espérons que si la suspension décrétée par le chef de l’Etat est levée, les choses vont aller très vite.»
Il y a aussi de l’espoir à la Conférence Internationale sur la région de Grands Lacs, qui va patronner la certification des minerais.
Sa patronne, Liberata Mulamula, attend maintenant que les pays agissent.
Elle est consciente que ça prendra du temps pour s’approcher de l’exploitation illégale zéro.