Washington a affecté 11 millions de dollars à la lutte contre le trafic des minerais de sang à l’Est de la RDC, a annoncé la sous-secrétaire d’Etat adjointe des Etats-Unis chargée des affaires africaines, Susan Page. Elle fait cette déclaration lors d’une vidéoconférence qu’elle a animée, le jeudi 5 mai, depuis Washington à l’intention des journalistes de Kinshasa.
Les Etats-Unis sont plus que déterminés à couper les liens entre les minerais et le financement des groupes armés à l’Est de la RDC et dans toute la région des grands lacs, a déclaré Susan Page.
En instituant la loi Dodd-Franck, dite: «loi Obama», le congrès américain est parvenu à mettre fin aux souffrances des populations de la région et à mieux stabiliser le climat économique pour tous, a-t-elle poursuivi.
Pour elle, il faut couper le financement des groupes armés par l’exploitation et la commercialisation illicite des minerais de la RDC.
Cela ne veut pas dire que la loi interdit aux entreprises minières installées dans la région et qui vendent leurs produits aux Etats-Unis de ne vont pas s’approvisionner à partir de la RDC et de ses voisins.
Susan Page demande plutôt aux entreprises concernées d’élaborer chaque fois un rapport annuel d’activités dans lequel elles prouvent que les produits vendus ne contiennent pas de tungstène, de l’étain, du tantale ou de l’or en provenance d’une zone contrôlée par un groupe armé en RDC ou par les pays voisins.
Par contre, elle les oblige à exercer ce qu’elle appelle «une diligence requise significative», dont les dernières dispositions de mise en exécution sont en cours d’élaboration.
C’est seulement ces dernières dispositions qui pourraient répondre aux différentes requêtes des ONG et corporations des miniers.
Ces requêtes ont été adressées au gouvernement américain suite au refus des utilisateurs finaux d’acheter les minerais de la RDC. Ce refus a été exprimé au début du mois avril.
Le président américain, Barack Obama, a promulgué, mercredi 21 juillet 2010, cette loi qui oblige les entreprises à publier leurs revenus ainsi que les paiements fiscaux qu’elles adressent aux gouvernements du monde entier. Cette loi de 2500 pages, appelée «Financial reform act», concerne les minerais de la RDC.