Quelques questions découlent de leur communication : il est surprenant que le transporteur n'ait rien entrepris, 4 jours après le crash.
“Nous osons croire que le changement des mentalités qui est entrain de s’opérer dans notre pays grâce aux nouvelles institutions mises en place, permettra aux victimes de ce dernier crash de rentrer dans leurs droits. Ce droit à l’indemnisation n’est pas, ne doit pas être vu comme de l’aumône.
Le droit à la vie n’est-il pas consacré par notre Constitution comme le droit fondamental imprescriptible le plus intangible, car condition nécessaire de l’exercice de tous les autres. A cet égard, nous remercions le chef de l’Etat et la gouvernement pour leur geste généreux posé en termes des biens et secours de première nécessité (...) ».
Ces propos ressortent d’un point de presse co-animé par Mes Ghislain Demofike et kizumba. C’était lundi sur le lieu du crash de l’Antonov 26 à Kingasani ya suka. Le point de presse était modéré par un des leaders de la jeunesse de Kingasani, M.Trésor Kasia.
L’un et l’autre, les orateurs jouissent de la qualité d’avocats mandatés par une partie des familles attristées qui viennent de mettre en place une association sans but lucratif, dénommée le Collectif des victimes du crash d’Antonov de Kingasani (Covicrak). A travers cette structure, les victimes et leurs proches entendent rester en justice et faire entendre une seule voix, pour rentrer dans leurs droits.
Les orateurs estiment que le temps qui s’est écoulé, entre le 8 janvier 1996 et le 4 octobre 2007, a entraîné des changements à maints égards dans la marche du pays. Si les victimes du crash de l’Antonov sur le marché Type K n’ont jamais été indemnisées, cela ne serait pas le cas pour celles du crash de l’Antonov à Kingasani, onze ans plus tard. “Les familles éprouvées, se fondant sur l’obligation d’assurances à laquelle est soumis tout aéronef, désirent légitimement savoir si le transporteur incriminé s’en est effectivement acquitté et auprès de quelle compagnie? Leur revendication principale est fondée sur le droit à l’indemnisation reconnu aux victimes par l’ordre juridique congolais positif”, ont relevé les orateurs.
Quelques questionnements découlent de leur communication: il est surprenant que le transporteur n’ait non entrepris, 4 jours après le crash, en faveur des victimes démunies pour la plupart et dans une situation difficile; il revient au gouvernement de la République de saisir l’occasion, de convoquer à bref délai les Etats généraux de la sécurité aérienne, associant les représentants des familles éprouvées dans les différents accidents d’avions; la boite noire ayant été retrouvée, qu’elle contribue à lover le voile sur les interrogations, voire le mystère entourant ce crash.
Les avocats ont tenu leur point de presse a proximité du lieu du drame. Pendant ce temps, une pelleteuse envoyée par l’Hôtel de Ville s’employait à évacuer les débris des maisons détruites. Curieusement, alors que le point de presse touchait à sa fin, les orateurs ont été interceptés par un groupe de policiers dépêché par l’autorité communale qui, dit-on, juge cette activité d’une démarche clandestine. Pour un paradoxe, l’attitude de cette autorité en est un.
(Th)
Payne/L’Avenir