La signature officielle du partenariat entre l'Ofida (Office des douanes et accises) et la firme américaine CTC (Custums and tax consultancy) a eu lieu samedi à Kinshasa. Il s'agit d'un contrat d'assistance technique pour la réforme et la modernisation de l'administration douanière congolaise. Le gouvernement qui s'était déjà engagé avec cette firme américaine le 5 juin dernier vise des recettes douanières de l'ordre de 3 milliards USD en 5 ans, rapporte radiookapi.net
Pour atteindre cet objectif, le contrat entre les deux parties prévoit, notamment, la révision et la modernisation de la législation, du système technique, des systèmes de supports ainsi qu'un appui aux activités opérationnelles de l'Ofida. Il s'agit d'une réforme en profondeur de la douane congolaise qui comprend également le développement des ressources humaines et des mécanismes pour surmonter, éventuellement, les résistances au changement. Parmi ces mécanismes, il est prévu la restructuration administrative, la rotation des employés, la rééducation du personnel, la retraire, l'érection des lignes téléphoniques ouvertes pour des informations confidentielles ainsi que l'informatisation des opérations douanières.
Dans la première étape du contrat déjà en cours, il est prévu des contacts entre les gestionnaires de l'Ofida et ceux de CTC ainsi que le déploiement des agents de la firme américaine dans 13 postes douaniers pour des opérations de contrôle. Au nombre de ces postes douaniers, l'aéroport de N'Djili et le beach Ngobila à Kinshasa, les ports de Matadi et de Boma, dans le Bas-Congo, Kasumbalsesa et Lubumbashi au Katanga, Goma et Kasindi, au Nord-Kivu, Bukavu au Sud-Kivu et Aru et Mahagi dans la province Orientale.
La deuxième phase, à plus long terme, consistera à renforcer le contrôle dans d'autres postes douaniers de la RDC. Pour bien mener cette réforme, le CTC dit avoir reçu du gouvernement congolais pleins pouvoirs. Il sollicite aussi une adhésion totale du personnel de l'Ofida, son partenaire.
zones d'ombre
L'échange entre le ministre des Finances, Athanase Matenda et la presse pour faire le point de ce partenariat a révélé toutefois quelques zones d'ombre de cette coopération. La première, soulevée par la presse, c'est l'identité du partenaire du gouvernement congolais. Il s'est avéré que CTC est peu connu aux Etats-Unis et sa création remonte à cette année. « CTC existe depuis 2008, il a été créé suite à l'impulsion du gouvernement congolais », a avoué le ministre congolais des Finances. Autre zone d'ombre, c'est l'appel d'offre qui n'a pas été lancé conformément aux règles de bonne gouvernance. Le gouvernement de la RDC ne l'a pas jugé nécessaire et usé de son pouvoir discrétionnaire. Ensuite, ce partenariat intervient alors que les efforts engagés au niveau de l'Ofida même portent déjà leur fruit : 416 millions USD de recettes en 2006 et 541 millions en 2007.
« Nous avons identifié les points forts de l'Ofida et nous encourageons. Les points faibles identifiés ensemble, nous disons, pour aller vite, mieux et de façon durable, nous avons besoin d'un support. Mais pourquoi on doit être gêné de pouvoir bénéficier de l'expérience des autres qui ont eu à faire mieux ailleurs, où les résultats sont probants », a rétorqué le ministre Matenda à cette préoccupation. En plus, a-t-il assuré, les 7 millions 500 mille USD de frais de prestation de CTC ne seront payés que lorsque l'Ofida aura augmenté ses recettes de 25% par rapport à ses prévisions actuelles.