Adolphe Muzito ne tombera pas. En tout pas à la suite de la motion de défiance qui planait sur lui à l’initiative du député de l’opposition Clément Kanku Bukasa appuyée par une cinquantaine de ses collègues de la même opposition à l’Assemblée nationale. Cette motion vient d’être rejetée ce samedi par la majorité des députés, en plénière, après une motion incidentielle du député PPRD, Pius Muabilua, rapporte radiookapi.net
Comme lors de la session de mars dernier avec la motion d'interpellation, la motion de défiance contre le Premier ministre Muzito vient donc d'être rejetée. Pour vice de forme.
Selon le député Pius Muabilu, Clément Kanku a pêché par la forme en introduisant une motion de défiance contre le Premier ministre, en lieu et place d’une motion de censure, qui, si elle devait être votée par la majorité absolue, entrainerait la chute, non seulement du Premier ministre lui-même, mais aussi de tous les membres de son gouvernement. Donc, puisque tel était l’objectif de la motion initiée par le député de l’opposition Kanku (la déchéance du Premier ministre et son gouvernement), il aurait fallu que sa motion soit une motion de censure et non de défiance, a soutenu le député Muabilu dans sa motion incidentielle. La faille était donc trouvée. La motion du patron du groupe de presse RTGA a vite été soumise à un vote à main levée. Comme un seul homme, la majorité, à quelques exceptions près, s’est levée pour dire oui à cette motion. Ce qui revenait à dire que la motion contre le Premier ministre Adolphe Muzito, de Clément Kanku, était rejetée, et elle ne sera pas soumise au vote à bulletin secret. C’était une page tournée. Mais pour l’auteur de la motion rejetée, ce n’est qu’une partie remise.
Selon des sources proches de l’AMP, il y aurait, la veille, un rappel à l’ordre au sein de la plate-forme, parce que le chef de l’Etat, l’autorité morale de la famille politique, n’aurait pas accepté la déchéance de son Premier ministre, surtout par une motion issue de l’opposition. La discipline du groupe l’a donc emporté, même si au sein de cette plate-forme, certains membres reconnaissaient la pertinence de la motion de Clément Kanku.
Par ailleurs, le palais du peuple était pris d'assaut par plusieurs centaines de militants du Palu, Parti lumumbiste unifié, le parti du Premier ministre Muzito, venus apporter leur soutien inconditionnel au successeur d'Antoine Gizenga. Des bus de transport en commun étaient mobilisés à cet effet, mais aussi, certains de ces militants ont dù faire le pied de leurs lieux d'habitation jusque dans l'enceinte de l'édifice chinois de la commune de Lingwala pour le besoin de la cause.