Le sort de la Monuc se joue actuellement dans les milieux diplomatiques tant à Kinshasa qu’à New York, au moment où l’on procède à un examen stratégique de la situation en RDC et à la définition des modalités de la reconfiguration du mandat en vue de présenter au Conseil de sécurité d’ici au 1er avril 2010.
Le défi est énorme d’autant que le Conseil de sécurité de l’Onu, à travers sa résolution 1906 a demandé au secrétaire général de l’Onu, Ban Ki-moon de se concentrer sur « les tâches essentielles qui doivent être accomplies avant que la Monuc ne puisse envisager son retrait, sans provoquer une résurgence de l’instabilité en RDC ».
Selon une information de RFI, les Nations unies réfléchissent à différents scénarii qui permettraient à la Monuc d’envisager son retrait dans les meilleures conditions.
Le président Joseph Kabila a réclamé d’ici le mois de mai prochain un calendrier de départ précis et souhaite également que les missions de la Monuc soient redéfinies. Dans un document confidentiel, le Département des opérations de maintien de la paix (DPKO) de l’Onu propose plusieurs options. Dans ce document, les experts de l’Onu évaluent les quatre ou cinq pistes possibles.
La première option envisage un redéploiement progressif de la Monuc dans les provinces de l’Est, qui s’effectuerait sur une période de 6 à 24 mois. La Monuc maintiendrait une présence réduite dans l’Ouest de la RDC avec des équipes pluridisciplinaires chargées d’un travail de consolidation de la paix. Le quartier général resterait à Kinshasa.
Deuxième option : la Monuc transfèrerait au gouvernement congolais toutes les missions de sécurisation qu’elle assume actuellement dans la partie Ouest de la RDC. La mission serait alors scindée en deux : dans les provinces de l’Est, elle serait mandatée pour une opération « limitée de maintien de la paix » et pour aider à mettre sur pied d’une force de 15 a 20. 000 militaires congolais capables de se substituer progressivement aux Casques bleus. Pour le reste du pays, la Monuc serait chargée d’une mission de reconstruction.
Autre scénario : le maintien de la configuration actuelle, la Monuc reste présente partout dans le pays y compris à Kinshasa, mais prévoit une réduction de ses effectifs militaires dont le nombre est à déterminer.
Deux autres formules proposent des variantes ou des combinaisons de ces options.
La Monuc devra donc maintenant discuter avec les autorités congolaises pour trouver le meilleur compromis. Les Nations unies souhaitent que les Casques bleus ne se retirent pas tant que le gouvernement de Kinshasa ne dispose pas d’une force armée capable d’assurer la paix et la stabilité dans tout le pays.