La situation est redevenue calme dans la ville de Kikwit, où toutes les activités ont repris normalement, souligne le Vice-Premier,chargé de l’intérieur et de la Sécurité, Pr.Adolphe Lumanu Mulenda Bwana N’Sefu dans un communiqué de presse parvenu lundi à l’ACP, relatif à sa visite dans cette ville de la province du Bandundu.
Dépêché par le Chef de l’Etat, Joseph Kabila Kabange, le Vice-Premier ministre Lumanu est allé s’enquérir sur place de la situation d’insécurité qui prévalait à Kikwit depuis plusieurs jours, indique ce communiqué repris intégralement ci-dessous.
Son Excellence Monsieur Joseph Kabila Kabange, Président de la République, Chef de l’Etat, m’a dépêché à Kikwit, dans la Province du Bandundu, ce vendredi 05 novembre 2010, pour faire le point sur la situation d’insécurité qui y prévalait depuis quelques jours. En effet, depuis un certain temps, il circule dans cette ville, une folle rumeur dont l’origine et les auteurs restent à déterminer, faisant état de la présence des infiltrés au sein de la population, lesquels infiltrés s’adonneraient à des tueries avec extraction de certains organes humains, à des fins de trafic. C’est dans cette psychose généralisée, que le mardi 02 novembre 2010, Messieurs Gaby Kalonzo et Mwamba Kabeya, tous les deux originaires du Kasaï Oriental, résidant à Kikwit depuis plusieurs années, ont été appréhendés et lynchés par une foule en furie, Kalonzo, âgé de 23 ans, a été brûlé vif et a succombé sur le champ, et Mwamba, âgé de 33 ans, grièvement blessé, est en soins intensifs au centre médical militaire. Il s’est avéré, par la suite, que les infortunés n’étaient que de simples marchands qui s’adonnaient au commerce d’huile de palme entre le village de Kikongo et la ville de Kikwit. Ne parlant pas correctement la langue locale qui est le Kikongo, ils ont été assimilés aux prétendus infiltrés. Vingt-quatre heures après, soit le mercredi 03 novembre, trois militaires de faction au Camp Colonel Ebeya ont été attaqués et froidement abattus par des personnes non autrement identifiés en ce moment là, qui se sont évanouis dans la nature emportant deux armes individuelles de guerre. Prenant prétexte de ce lâche assassinat, un groupe de jeunes gens manifestement instrumentalisés, a déferlé sur la Ville, dans la nuit du 04 au 05 novembre 2010, et s’est adonné à des actes répréhensibles, en saccageant notamment, lors de leur passage, l’Agence autonome de la Banque Centrale du Congo, le Monastère Trappiste de l’Eglise Catholique, le siège d’un parti politique, les magasins et autres édifices privés, empêchant ainsi les paisibles citoyens de vaquer à leurs occupations quotidiennes. Comme bilan, outre les dégâts matériels considérables, nous déplorons une perte supplémentaire en vie humaine.
A cet effet, je tiens a souligner que ces actes ignobles qui frisent l’incivisme et le vandalisme sont à condamner, et leurs auteurs ne resteront pas impunis.
Face à cette situation, qui a menacé la sécurité et troublé l’ordre publics, le Chef de l’Etat me charge de :
A cet effet, je tiens a souligner que ces actes ignobles qui frisent l’incivisme et le vandalisme sont à condamner, et leurs auteurs ne resteront pas impunis.
Face à cette situation, qui a menacé la sécurité et troublé l’ordre publics, le Chef de l’Etat me charge de :
1. apporter le réconfort moral et l’assistance aux familles éprouvées et leur transmettre ses condoléances les plus émues ;
2. rassurer la population de Kikwit en particulier, et celle de la Province du Bandundu en général, que l’autorité de l’Etat ne faillira jamais à sa mission de sécurisation des personnes et de leurs biens ;
3. informer la population de Kikwit que les auteurs présumés du meurtre des trois militaires du Camp Colonel Ebeya ont été appréhendés sur la Nationale n° 1, aux environs de Mbankana, et mis à la disposition des autorités compétentes pour enquêtes ;
4. inviter la population à demeurer calme et à vaquer librement à ses occupations ;
5. dénoncer toute manipulation politicienne qui tenteraient d’entraver l’effort de reconstruction nationale et la marche du processus conduisant vers les échéances électorales de 2011.
Nous saisissons cette occasion pour féliciter le travail abattu par la Police Nationale Congolaise, les services de sécurité, l’Armée et toutes les autorités locales, notamment religieuses et coutumières qui ont fait preuve de professionnalisme et de maîtrise, ainsi que l’écrasante majorité de la population de la Ville de Kikwit, qui ne s’est pas laissée entraîner par les agitateurs dont nous condamnons les actes. Pour le Président de la République, l’œuvre de reconstruction nationale requiert la mobilisation de tous, notamment de la jeunesse qui aspire à retrouver l’espoir et la fierté d’ être congolais. Très attaché à la paix, à la concorde et à l’unité nationale, le Président de la République a initié la politique de « tolérance zéro » qui consiste à punir tout acte contraire à la Constitution et aux lois de la République, quels qu’en soient les auteurs, co-auteurs ou complices. Le Chef de l’Etat réitère sa ferme volonté de voir les élections s’organiser dans le délai requis et saisit cette occasion pour inviter la population congolaise à ne pas se laisser distraire par les ennemis de la paix. Pour terminer, je suis heureux d’annoncer à l’opinion tant nationale qu’internationale que la situation est redevenue calme dans la ville de Kikwit où toutes les activités ont repris normalement.