Le détournement des deniers publics est devenu une pratique courante dans bien des secteurs de la vie nationale en RDC. Pour son éradication, le gouvernement doit prendre des mesures correctives à l’endroit des auteurs de ce fléau.
Le détournement de deniers publics est l’un des maux qui rongent la société congolaise. Il suffit de faire la ronde des provinces pour se rendre compte de l’ampleur de ce fléau. C’est pour ainsi dire qu’il ne se passe pas un long temps sans qu’on ait enregistré un cas de détournement à travers le pays.
Qu’est-ce qui est à la base de cette situation ? Que faire pour éradiquer ce fléau ?
Pas plus tard qu’il y a quelques jours, une quarantaine d’agents et fonctionnaires de l’Etat du territoire de Kazumba, dans le Kasaï Occidental, ont exprimé leur ras-le-bol. Et pour cause. Ils déplorent le détournement régulier de leurs salaires. Raison pour laquelle, ils ont adressé un mémorandum à l’Assemblée provinciale du Kasaï Occidental, renseigne la radio onusienne.
Dans ce document, les victimes précisent que c’est depuis 2007 que leur enveloppe salariale est déficitaire. Depuis ce temps, les salaires mensuels sont soit détournés, soit retenus. Avant de noter : « Jusqu’à ce jour, ils n’ont perçu seulement les salaires de décembre 2008, mars et mai 2009. Les signataires de ce mémorandum accusent les députés provinciaux « de ne plus s’intéresser à cette situation qui ne fait que perdurer ».
Tout en confirmant le fait, les députés provinciaux ont fait remarquer : « La situation dénoncée par les agents de Kazumba est générale pour la province ». Pour ces élus du peuple, le détournement est « favorisée par des réseaux maffieux qu’il faut, à tout prix démanteler. Des réseaux qui, selon les informations en leur possession sont alimentés par l’Ordonnateur délégué, le comptable d’Etat et les agents payeurs ». Pire encore, ces élus s’étonnent du fait que les concernés opèrent en toute impunité. C’est-à-dire, sans qu’ils soient inquiétés par la justice.
APPLIQUER LA LOI
Interrogé, le gouverneur intérimaire a déclaré n’avoir pas la maîtrise du dossier. Toutefois, il a promis de s’impliquer pour trouver une solution durable à ce problème.
Un autre cas similaire qui mérite d’être évoqué est celui du détournement de salaires des magistrats de la province du Sud-Kivu. Dans cette partie orientale de la RDC, les hommes en toges noires ont, à l’issue de leur réunion tenue, le mercredi 22 juillet, décidé de porter plainte contre d’un comptable du Conseil supérieur de la magistrature de Kinshasa.
Motif avancé: un agent chargé de la paie n’envoie pas la totalité de leurs salaires depuis plusieurs mois. A titre illustratif, ils dénoncent le manque de 20% du salaire de chaque magistrat pour le mois de juin dernier. Ils crient à un détournement qui perdure et exigent la restitution de leurs salaires.
« Au mois de mai 2009, par exemple, l’agent payeur a envoyé nos salaires avec un manquant de 3.400. 000 Francs congolais », ont démontré les magistrats du Sud-Kivu.
Ces deux exemples et tant d’autres prouvent à suffisance que le détournement se porte bien en République démocratique du Congo. Généralement impunis, les auteurs de cette pratique se complaisent à détourner de temps en temps, les salaires des agents et fonctionnaires de l’Etat.
Dans son message prononcé à l’occasion du 49ème anniversaire de l’accession de la RDC à l’indépendance, le président Joseph Kabila a dénoncé les maux qui rongent la société congolaise.
A ce sujet, le chef de l’Etat s’est appesanti sur la corruption qui a élu domicile au sein de l’appareil judiciaire congolais. Pour combattre cette pratique, un certain nombre de magistrats impliqués viennent d’être révoqués. Ce qui permettra à ceux qui sont encore en fonction de se comporter en conséquence. Si de telles sanctions sont également prises à l’endroit de détourneurs de deniers publics, le Congo se débarrasserait des affameurs de gagne-petit.