L'ONG Transparency International (TI) vient de rendre public son rapport 2010. Il est très accablant : près de 75% des 178 Etats évalués dans ce rapport sont gravement corrompus. En occupant la 164ème place sur 178, la République démocratique du Congo (RDC) est classée parmi les Etats les plus gravement corrompus. Un triste record, qu'elle partage avec d'autres pays de la planète. La Somalie est l'Etat le plus gangréné des 178 étudiés par l'organisation, avec une note de 1,1, précédée de l'Afghanistan et la Birmanie (1,4 pt). Tandis que des pays africains comme le Rwanda ont connu une belle progression. Le rapport indique que les Etats les plus "propres" sont le Danemark, la Nouvelle Zélande et Singapour avec 9,3 pt chacun. La corruption s'est affaiblie au Bhoutan, en Macédoine, en Jamaïque et au Koweit, mais s'est renforcée en Italie, en Grèce et aux USA, notamment.
Selon l'Indice de perception de la Corruption (IPC) 2010 de Transparency International dans un classement évaluant 178 pays en fonction de la perception du niveau de corruption affectant leur administration publique et classe politique, rendu public mardi 26 octobre à Berlin en Allemagne, près du trois-quarts des Etats sont gravement corrompus.
En publiant son rapport annuel, l'ONG Transparency International lance principalement une mise en garde aux gouvernements, estimant que la corruption pèse sur leurs efforts pour renflouer les marchés financiers, et lutter efficacement contre le réchauffement planétaire et la pauvreté. Car sur les 178 pays étudiés, près des trois quarts affichent un indice de perception de corruption inférieur à la moyenne. L'indice est établi grâce à des sondages réalisés auprès d'hommes d'affaires et de spécialistes. Il va de 10 pour un pays considéré comme "propre" à zéro pour un pays perçu comme gangrené par la corruption.
Dans un communiqué, la présidente de TI, Huguette Labelle, a fait un commentaire sévère. "Ces résultats montrent que des efforts bien plus importants sont requis pour renforcer la bonne gouvernance dans le monde", a-t-elle affirmé. "Accepter que la corruption perdure est inacceptable ; trop de personnes pauvres et vulnérables dans le monde continuent à souffrir de ces conséquences. Nous avons besoin de voir une mise en oeuvre plus importante des règles et lois existantes", a-t-elle ajouté.
Le Rwanda a progressé
Parmi les pays africains qui ont fourni plus d'efforts dans la réduction de la corruption, le rapport note le Botswana (33e), l'île Maurice (39e) et le Cap-Vert (45e) tirent leur épingle du jeu, arrivant en tête des pays africains perçus comme parmi les moins corrompus. Mais c'est surtout le Rwanda qui a réalisé une belle progression en passant de la 89e à la 66e place. Le Rwanda tient ces performances grâce à la mise en application scrupuleuse de la politique de " la tolérance zéro " contre la corruption.
Alors que son voisin le Rwanda a sensiblement marqué des points de manière positive, la République démocratique du Congo est ex-aequo avec la Guinée Conakry à la 164e place.... Ex-aequo également, la Guinée équatoriale et l'Angola se partagent le 168e rang. Ils sont suivis du Burundi (170) et du Tchad (171). Toujours selon Transparency international, certains pays, dont la Gambie, ont amélioré leur score depuis 2009 en passant de la 91e à la 106e place.
TI, fondée à Berlin en 1993 (son premier indice est sorti deux ans plus tard), a aujourd'hui un rayonnement international, possédant des sections autonomes dans 80 pays. En 2010, l'ONG a gagné le prix Big Impact, décerné par Third Sector, une des œuvres d'entraide les plus importantes en Angleterre.
Le Cameroun très corrompu
Quant au Cameroun, perçu comme très corrompu, il occupe avec sept autres pays le 146e rang avec une note de 2,2 sur 10. Madagascar est parti de la 99e à la 123e place et le Niger (de 106e à 123e) sont également perçus comme plus corrompus que l'an dernier. En occupant la dernière place (178e place) du classement mondial, la Somalie est la lanterne rouge.
En Europe, la France, avec une note de 6,8, recule encore d'une place et passe au 25ème rang du classement mondial. Elle demeure ainsi derrière de nombreux Etats européens tels que la Suède, les Pays-Bas, l'Allemagne et le Royaume-Uni.
L'analyse de ce rapport fort révélateur montre que la corruption est loin d'être un virus qui ne gangrène que les pays du Sud. La gangrène très dévastatrice ronge aussi bien les pays du Sud que ceux du Nord, les pays tant les plus industrialisés que ceux en développement.
Bien des pays, comme la RDC, ont mis en œuvre une politique contre la corruption, appelée " Tolérance zéro ". La réussite de cette politique passe par son application rigoureuse, sans complaisance en punissant tous ceux qui, du simple citoyen aux autorités les plus haut placées du pays. Une application à deux vitesses de cette lutte contre la corruption renvoie loin sa réussite.
Malheureusement, les Congolais ne cessent de dénoncer l'impunité dont bénéficient ceux qu'ils appellent les ''Kuluna en cravate'' en dépit de nombreux détournements dans lesquels ils sont impliqués, estimant que Tolérance zéro reste à ce jour un simple slogan, sans effet.
Bien des pays africains sont passés à la vitesse supérieure dans l'application de leur ''Tolérance zéro''. C'est le cas, par exemple du Kenya où le maire de Nairobi, la capitale du Kenya, a été inculpé mardi 26 octobre pour corruption à propos de l'achat d'un terrain destiné à un cimetière, dont le prix (2,5 millions d'euros alors qu'il en valait 210 000 euros ) aurait été évalué plus de dix fois sa valeur. Ainsi Geoffrey Majiwa risque d'être suspendu de ses fonctions jusqu'à la fin de la procédure, ainsi que le prévoient la loi et la Constitution du Kenya à propos de tout responsable public inculpé pour corruption ou détournement de fonds. Une dizaine d'autres personnes sont déjà poursuivies dans cette affaire. Mais le maire de la capitale est le plus haut " gradé " d'entre eux.
Au Malawi, son ancien président, Bakili Muluzi, est poursuivi pour corruption. Les faits qui lui sont reprochés remontent au temps où il était président du Malawi, entre 1994 et 2004. Il devra notamment justifier comment des dons financiers destinés à son pays en provenance de Taiwan et de Libye, douze millions de dollars, se sont retrouvés sur ses comptes bancaires personnels. Cette affaire remonte à 2006. L'ancien président malawite avait été une première fois arrêté cette année-là, mais les accusations contre lui avaient été rapidement abandonnées.
Les poursuites à son encontre ont été réactivées début 2009, au moment où Bakili Muluzi prévoyait d'affronter son successeur Bingu Wa Mutharika, lors des élections générales du 19 mai de la même année. Si Bakili Muluzi est reconnu coupable de corruption, la perte de ses droits civiques pendant 7 ans figure parmi les peines encourues.
Que des Congolais, occupant de hautes fonctions, passent paisiblement leurs jours sans être inquiétés !
1 Denmark 9.3
1 New Zealand 9.3
1 Singapore 9.3
4 Finland 9.2
4 Sweden 9.2
6 Canada 8.9
7 Netherlands 8.8
8 Australia 8.7
8 Switzerland 8.7
10 Norway 8.6
11 Iceland 8.5
11 Luxembourg 8.5
13 Hong Kong 8.4
14 Ireland 8.0
15 Austria 7.9
15 Germany 7.9
17 Barbados 7.8
17 Japan 7.8
19 Qatar 7.7
20 United Kingdom 7.6
21 Chile 7.2
22 Belgium 7.1
22 United States 7.1
24 Uruguay 6.9
25 France 6.8
26 Estonia 6.5
27 Slovenia 6.4
28 Cyprus 6.3
28 United Arab Emirates 6.3
30 Israel 6.1
30 Spain 6.1
32 Portugal 6.0
33 Botswana 5.8
33 Puerto Rico 5.8
33 Taiwan 5.8
36 Bhutan 5.7
37 Malta 5.6
38 Brunei 5.5
39 Korea (South) 5.4
39 Mauritius 5.4
41 Costa Rica 5.3
41 Oman 5.3
41 Poland 5.3
44 Dominica 5.2
45 Cape Verde 5.1
46 Lithuania 5.0
46 Macau 5.0
48 Bahrain 4.9
49 Seychelles 4.8
50 Hungary 4.7
50 Jordan 4.7
50 Saudi Arabia 4.7
53 Czech Republic 4.6
54 Kuwait 4.5
54 South Africa 4.5
56 Malaysia 4.4
56 Namibia 4.4
56 Turkey 4.4
59 Latvia 4.3
59 Slovakia 4.3
59 Tunisia 4.3
62 Croatia 4.1
62 FYR Macedonia 4.1
62 Ghana 4.1
62 Samoa 4.1
66 Rwanda 4.0
67 Italy 3.9
68 Georgia 3.8
69 Brazil 3.7
69 Cuba 3.7
69 Montenegro 3.7
69 Romania 3.7
73 Bulgaria 3.6
73 El Salvador 3.6
73 Panama 3.6
73 Trinidad and Tobago 3.6
73 Vanuatu 3.6
78 China 3.5
78 Colombia 3.5
78 Greece 3.5
78 Lesotho 3.5
78 Peru 3.5
78 Serbia 3.5
78 Thailand 3.5
85 Malawi 3.4
85 Morocco 3.4
87 Albania 3.3
87 India 3.3
87 Jamaica 3.3
87 Liberia 3.3
91 Bosnia and Herzegovina 3.2
91 Djibouti 3.2
91 Gambia 3.2
91 Guatemala 3.2
91 Kiribati 3.2
91 Sri Lanka 3.2
91 Swaziland 3.2
98 Burkina Faso 3.1
98 Egypt 3.1
98 Mexico 3.1
101 Dominican Republic 3.0
101 Sao Tome and Principe 3.0
101 Tonga 3.0
101 Zambia 3.0
105 Algeria 2.9
105 Argentina 2.9
105 Kazakhstan 2.9
105 Moldova 2.9
105 Senegal 2.9
110 Benin 2.8
110 Bolivia 2.8
110 Gabon 2.8
110 Indonesia 2.8
110 Kosovo 2.8
110 Solomon Islands 2.8
116 Ethiopia 2.7
116 Guyana 2.7
116 Mali 2.7
116 Mongolia 2.7
116 Mozambique 2.7
116 Tanzania 2.7
116 Vietnam 2.7
123 Armenia 2.6
123 Eritrea 2.6
123 Madagascar 2.6
123 Niger 2.6
127 Belarus 2.5
127 Ecuador 2.5
127 Lebanon 2.5
127 Nicaragua 2.5
127 Syria 2.5
127 Timor-Leste 2.5
127 Uganda 2.5
134 Azerbaijan 2.4
134 Bangladesh 2.4
134 Honduras 2.4
134 Nigeria 2.4
134 Philippines 2.4
134 Sierra Leone 2.4
134 Togo 2.4
134 Ukraine 2.4
134 Zimbabwe 2.4
143 Maldives 2.3
143 Mauritania 2.3
143 Pakistan 2.3
146 Cameroon 2.2
146 Côte d´Ivoire 2.2
146 Haiti 2.2
146 Iran 2.2
146 Libya 2.2
146 Nepal 2.2
146 Paraguay 2.2
146 Yemen 2.2
154 Cambodia 2.1
154 Central African Republic 2.1
154 Comoros 2.1
154 Congo-Brazzaville 2.1
154 Guinea-Bissau 2.1
154 Kenya 2.1
154 Laos 2.1
154 Papua New Guinea 2.1
154 Russia 2.1
154 Tajikistan 2.1
164 Democratic Republic of Congo 2.0
164 Guinea 2.0
164 Kyrgyzstan 2.0
164 Venezuela 2.0
168 Angola 1.9
168 Equatorial Guinea 1.9
170 Burundi 1.8
171 Chad 1.7
172 Sudan 1.6
172 Turkmenistan 1.6
172 Uzbekistan 1.6
175 Iraq 1.5
176 Afghanistan 1.4
176 Myanmar 1.4
178 Somalia 1.1