La MONUC continue de sensibiliser son personnel tant civil que militaire sur le respect des règles de conduite des Nations unies dans les pays d’accueil, tout comme les populations appelées à se prémunir contre tout acte qui viendrait nuire aux relations entre elles et la mission. C’est le but du débat organisé le 24 juillet dernier sur les antennes de Radio Okapi où deux agents de l’Unité Conduite Discipline sont venus expliquer aux auditeurs le fonctionnement de ces règles.
Mounia Lakhdar-Hamina et Kandi Godia, respectivement chargée des programmes et chargée de la conduite et discipline ont rappelé combien il était important pour le personnel d’avoir un comportement exemplaire. « Recrutés pour venir soutenir un pays en proie à des difficultés, les agents de la MONUC sont continuellement observés par la population » a souligné Mme Kandi Godia, et en ce sens, il est attendu qu’ils se conforment « aux plus hauts standards des règles de conduite aussi bien dans leurs vies privées que professionnelles ».
En d’autres termes, cela veut dire que le personnel doit aussi bien respecter les règles de conduite édictées par les Nations unies que les lois du pays d’accueil, notamment celles de la RDC, devait-elle dire.
Il est par exemple interdit, a dit Mme Lakhdar-Hamina, aux membres du personnel de commettre des actes d’exploitation ou de violences sexuelles. En clair, le personnel de la MONUC ne doit s’engager dans aucune forme « d’activités sexuelles avec un enfant mineur âgé de 18 ans, offrir de l’argent, un emploi, des biens ou services à une prostituée ou toute autre personne en échanges des faveurs sexuelles », a-t-elle précisé.
Mais comment faire pour prévenir ces cas de mauvaises conduites ? L’Unité Conduite et Discipline a-t-elle indiqué, a développé depuis sa mise en place en 2004, toute une batterie de stratégies et conseils : « Des programmes d’information, de sensibilisation et de formation sont régulièrement dispensés à l’ensemble du personnel et ce, sur toute l’étendue du territoire. Rien que l’année dernière, 31.000 membres du personnel ont participé à ces séances d’information et de formation relatives aux abus et exploitations sexuels »
Interrogée par les auditeurs de Radio Okapi sur la démarche à adopter en cas de plainte de la population, Mme Lakhdar-Hamina a souligné qu’en plus de ses bureaux ouverts depuis peu à Goma et Bunia, « l’Unité dispose aussi d’un numéro téléphone Hotline - 081890 77 44- dont la population peut se servir pour entrer facilement en contact avec la MONUC. Elle a aussi, pour rassurer la population, insister sur le fait que les bureaux de la MONUC sont bien outillés en termes d’expertise pour faire face à toute plainte d’où qu’elle vienne.
Des sanctions sont elles aussi appliquées contre les membres indélicats du personnel lorsque des cas d’allégations se sont avérés exacts a encore demandé un auditeur ? Elle a répondu par l’affirmatif. « Il y a des sanctions, et elles se prennent en fonction de la gravité de l’acte commis ». Ces sanctions, a-t-elle précisé, peuvent aller de l’avertissement au renvoi en passant par une suspension d’activité ou une dégradation.
Il faut rappeler que rien que pour la période 2008, 7 membres de la composante militaire et policière de la MONUC ont été renvoyés dans leurs pays pour des raisons disciplinaires, principalement suite à des accusations d’exploitation et d’abus sexuels.
Heureusement aussi que depuis cette même année 2008, il y a une réduction sensible des cas d’allégation de catégorie 1 qui concerne les abus et exploitations sexuels et autres fraudes ou activités criminelles. Les allégations de cette catégorie sont passées de 66 en 2007 à 56 en 2008 dont 38 cas d’abus sexuels contre 48 pour l’année 2007.