Le maire de Brazzaville vient de séjourner à Kinshasa, où il a animé une conférence de presse sur l’expulsion des ressortissants de la RDC de son pays. Il a reconnu le dérapage de l’opération de la part de la Police et annoncé la fin de la chasse à la demande de son gouvernement.
Plus de 600 Congolais de la RDC, jugés en situation irrégulière, ont été expulsés de Brazzaville, capitale de la République du Congo. Le maire de Brazzaville a traversé jeudi le Pool Malebo, pour une visite-éclair à Kinshasa, en vue de fournir des explications sur cette opération. Il a reconnu le dérapage et rassuré ses «frères» de Kinshasa.
Hugues Ngouelondele et son homologue de Kinshasa, André Kimbuta, rapporte radio Okapi, ont tenu un point de presse conjoint à ce propos à l’Hôtel de ville de Kinshasa.Le maire de Brazzaville a d’abord déploré le dérapage observé dans le contrôle de dossiers des étrangers depuis le 21 août 2009. Une opération décrétée par la police brazzavilloise dont sont victimes les Congolais de Kinshasa.
Il a, toutefois, donné des assurances : «Il y a eu contrôle ? Oui. Il y a eu expulsion ? Oui. Il y a eu dérapage ? Certainement. Mais, je viens ici pour rassurer nos parents de Kinshasa et de la RDC que nous ne pouvons jamais nous attaquer à nos frères de Kinshasa. Le Premier ministre a demandé aux autorités de la police et de la sécurité de surseoir cette opération pour que désormais, la consultation soit plus élargie, que les choses se fassent correctement et dans le respect des uns et des autres. Donc, je viens ici pour vous dire que cette opération est arrêtée ».
Les observateurs de Kinshasa et de la RDC pensent qu’il faut prendre acte de la déclaration du maire de Brazzaville ainsi que l’intention du gouvernement de la République sœur du Congo d’arrêter la chasse aux Congolais de Kinshasa en situation irrégulière. Cependant, le dérapage commis par la police et reconnu par le maire de Brazzaville demeure. Les expulsés ont perdu tous leurs biens qu’ils ne sauront plus récupérer. Il y en a même qui ont été surpris en cours de route ou dans leur lit et acheminés manu militari à Kinshasa. C’est le problème sur lequel devraient se pencher la mairie de Brazzaville et le gouvernement du Congo. Par ailleurs, les autorités de Kinshasa devraient de leur part appliquer la réciprocité en expulsant aussi les ressortissants du Congo Brazzaville, dans les mêmes conditions.