A la veille de l’examen par le Conseil de sécurité des Nations unies des conclusions sur la reconfiguration et le retrait de la Monuc de la RDC, un débat s’installe. S’agit-il d’un stratagème à l’approche des élections de 2011 ou de la rétrocession au gouvernement de ses missions traditionnelles assumées dans le cadre de l’assistance internationale durant la période d’exception ?
Si le ministre de la Communication et des Médias, Lambert Mende Omalanga, a dit que le retrait de la Monuc de la RDC « n’implique aucune forme de rupture », quelques acteurs politiques, voire ceux de la Société civile sont pourtant inquiets et n’hésitent pas à prendre position contre la requête du gouvernement. C’est le cas de l’Asadho.
Vivement préoccupée par la demande du gouvernement, exprimée dernièrement par son porte-parole, visant le retrait progressif de la Monuc avant la fin de l’année 2011, l’Ashado, Association africaine de défense des droits de l’homme, a invité le pouvoir à revenir sur sa requête. Le président de cette structure, Jean-Claude Katende, a exprimé cette préoccupation dans un communiqué remis à la presse. Dans ce document, « l’Asadho recommande au gouvernement d’engager une concertation avec le Parlement et la Société civile sur le retrait de la Monuc ».
Elle exhorte les Nations unies « à négocier le retrait de la Monuc de la RDC en prenant en compte les besoins de plus en plus nombreux liés à la consolidation de la sécurité et de l’Etat de droit et à considérer la présence de la Monuc comme étant nécessaire à l’organisation des élections générales de 2011 ».
Pour cette ONG des droits de l’homme, la demande formulée par le gouvernement sur la reconfiguration et le retrait de la Monuc ne tient pas compte des impératifs liées notamment à la consolidation de l’Etat de droit dans un pays où la situation des droits de l’homme ne s’est pas améliorée depuis les élections de 2006.
En effet, poursuit le communiqué, l’Asadho pense que « la présence de la Monuc contribuera, comme en 2006, à l’organisation des élections apaisées », à la protection des populations civiles, des acteurs politiques de l’opposition et des défenseurs des droits de l’homme et à la formation d’une police et d’une armée respectueuses des droits de l’homme. Ce qui permettra de consolider les acquis des élections de 2006.
Enfin, le communiqué signale que depuis la mise en place des institutions issues des élections de 2006, certains animateurs des institutions publiques et responsables des services de sécurité ont continué à violer les droits fondamentaux reconnus aux citoyens sans que des sanctions ne soient prises contre eux.