La présidence de la République s’est informée sur les tenants et les aboutissants de la crise qui sévit à l’assemblée provinciale de Kinshasa. Garant du bon fonctionnement des institutions, le chef de l’Etat serait pour un dénouement politique. Aussi, n’entend-il pas donner des ordres ni des injonctions pour la reprise des activités de cet organe délibérant de la capitale congolaise.
Toutes les parties impliquées dans la crise au sein de l’assemblée provinciale de Kinshasa ont été entendues par les services du président de la République. Le collège des conseillers en charge des questions parlementaires et des entités décentralisées a reçu tour à tour le nouveau président Malungeni et quatre de ses pairs, le président déchu Roger Nsingi, l’Avocat général de la République et le Procureur général de la République. Cette démarche visait, selon une source proche de la présidence de la République, à dresser un rapport complet à l’attention du chef de l’Etat, Joseph Kabila.
Les uns et les autres ont justifié les actes posés dans le cadre de cette crise. Pour la majorité des députés provinciaux, favorables à Malungeni, le député provincial Nsingi a perdu sa place au perchoir de l’Assemblée provinciale. «Il doit se soumettre à la décision souveraine de la plénière», insistent-ils.
Ils attendent obtenir du chef de l’Etat toutes les garanties pour le bon fonctionnement de l’institution provinciale. A en croire l’un des députés entendus à la présidence de la République, il leur a été signifié que «le président Kabila n’irait jamais à l’encontre de la Majorité». Dans la foulée, ils ont annoncé la tenue ce vendredi d’une plénière de l’APK à laquelle ils invitent les représentants de toutes les institutions de la République.
La présidence de la République estime que « l’assemblée délibérante de Kinshasa est souveraine dans les limites de la Constitution et de son règlement intérieur» et que, par conséquent, la résolution de la crise devrait passer par la procédure prévue dans le règlement intérieur. « Il faut privilégier le respect des us et coutumes», insiste-t-elle.
Tout semble aller dans le sens de la recherche d’une solution assez responsable. « Il ne faut pas s’attendre à des ordres ou à des injonctions de la part du chef de l’Etat», a précisé notre source. La politique exige une dose d’éthique et de bon sens. Les règles élémentaires peuvent apporter des avancées sans nécessairement faire usage des manières fortes.
DEPARTAGER LES UNS ET LES AUTRES
Deux hypothèses sont en présence pour sortir de la crise au sein de l’assemblée provinciale de Kinshasa. D’abord, revenir à la case départ. Dans cette éventualité, le président Roger Nsingi devra convoquer une plénière. L’ordre du jour devra être présenté à la plénière qui se prononcera en toute souveraineté. Puis, si le point relatif à l’examen de sa gestion est adopté par la majorité des députés provinciaux, il sera contraint de se déporter et laisser la police des débats au vice-président.
La deuxième hypothèse consiste à constater la déchéance de Roger Nsingi du perchoir de l’APK. Dans ce cas, il ne lui resterait plus qu’à faire preuve d’élégance. Visiblement, l’élu de Lingwala ne serait pas disposé à s’offrir en pâture à ses détracteurs. «Je vendrai cher ma peau», l’avait-on entendu déclarer.
De ces deux hypothèses, il faudra privilégier celle qui correspond le mieux à l’esprit et à la lettre du règlement intérieur de l’assemblée provinciale ainsi qu’aux us et coutumes parlementaires.
En ce qui le concerne, le Parquet général de la République continue à soutenir «qu’il est intervenu pour prévenir l’ordre public». Il dément avoir interféré dans le fonctionnement de l’assemblée provinciale de Kinshasa.
A la présidence de la République, l’implication consiste à responsabiliser davantage les députés provinciaux. Tous les députés sont invités au strict respect du règlement intérieur et des us et coutumes parlementaires. D’où, la piste d’une solution politique semble l’emporter.