NAIROBI, le 8 février 2005(IRIN) - Une nouvelle opération d'aide humanitaire a été initiée dans la région de l'Ituri, au Nord-est de la République démocratique du Congo (RDC), pour soulager des dizaines de milliers de personnes déplacées, a annoncé le Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF) lundi dernier.
«Plusieurs villages ont été pillés et brûlés par les factions armées. Des civils ont été tués, des femmes et des filles kidnappées», a déclaré l'UNICEF. «Les villages sont maintenant complètement désertés et la population a été déplacée vers le territoire de Djugu».
La région la plus touchée est celle de Djugu, au nord de Bunia, principale ville de la région d'Ituri, où s'affrontent l'Union des patriotes congolais (UPC), dirigée par Thomas Lubanga, et le Front nationaliste intégrationniste (FNI). L'UPC est constituée de membres du groupe ethnique des Hema, alors que le FNI comprend majoritairement des Lendu.
L'UNICEF a apporté une aide à au moins 42 000 personnes dans les quatre camps de personnes déplacées. Trois de ces camps sont sous la protection des forces de la mission des Nations unies en République démocratique du Congo (MONUC). L'agence a affirmé que, pour le moment, elle n'a pas encore pu couvrir les besoins de nombreuses autres personnes déplacées.
L'UNICEF a réalisé cette mission humanitaire en collaboration avec d'autres agences de l'ONU et des ONG telles que Oxfam, German Agro Action et Médecins sans frontières.
Certains de ces organismes fournissent de l'eau, des équipements sanitaires, des tentes et du matériel de cuisine. D'autres distribuent des biscuits riches en protéines, en particulier aux enfants. L'UNICEF prévoit une campagne de vaccination contre la rougeole et un programme d'éducation pour les enfants déplacés.
Selon Modibo Traoré, le responsable des affaires humanitaires au centre de Bunia du Bureau de coordination des Affaires humanitaires des Nations unies (OCHA), il y a un manque de médicaments et de personnel.
Une augmentation des cas de dysenterie a été enregistrée dans deux camps situés à Kasenyi et Tchomia. «C'est probablement les effets de la consommation de l'eau polluée d'un lac voisin», a affirmé Traore.