Le jeudi 30 avril 2009, la République démocratique du Congo a célébré la journée nationale de l’enseignement sous le thème : « l’école commence à la maison ». Quelles que soient les manifestations organisées pour la circonstance, le constat qui se dégage est que l’enseignement est au rabais depuis que les enseignants congolais, font figure de parents pauvres. Du fait de la démission de l’Etat face à ses responsabilités, le système éducatif est essentiellement financé par les parents.
Dans deux mois, la République démocratique du Congo aura totalisé 49 ans depuis son accession à l’indépendance. Et, en évaluant aujourd’hui le niveau de l’enseignement, le constat qui se dégage est qu’il s’est totalement dégradé par la mauvaise foi des acteurs politiques qui, pendant plusieurs décennies, n’ont fait que nourrir les enseignants de vains espoirs. En effet, de l’époque coloniale jusqu’en 1965, le peuple congolais avait de la considération pour de l’enseignant congolais, à telle enseigne que cette profession hantait tout enfant dès l’école primaire. Le calvaire commencera quelques années après l’avènement de novembre 1965 jusqu’à ce jour. Clochardisé par son employeur qu’est l’Etat, l’enseignant ne sait plus à quel saint se vouer. Viendra le gouvernement 1+4 qui, à travers l’ex-vice-président de la République chargé de la Commission socio-culturelle, va organiser le 14 février 2004 à Mbudi, dans la commune de Mont-Ngafula, une rencontre avec les partenaires de l’Administration publique. De ces travaux, naîtra un document célèbre dénommé « Accord de Mbudi » dont l’application traîne encore. D’année en année, les gouvernements qui se succèdent, avancent des prétextes révoltants. D’où, des remous sociaux. Eviter le pire Concernant l’enseignement, les parents décideront de sauver les meubles. C’est ainsi qu’en attendant l’application de ce fameux accord et pour éviter que les enfants fassent l’école buissonnière, ils opteront, malgré eux, pour la prise en charge des enfants. Responsabilité qui a appauvri beaucoup d’entre eux compte tenu du faible revenu salarial. Malgré les promesses fallacieuses du gouvernement, les parents ne cessent de consentir d’énormes sacrifices. La démarche entreprise par la Conférence épiscopale du Congo dans le sens de la suppression de cette prise en charge a toujours été vue de mauvais œil par l’Etat. Les actions menées par le Synecat et le Syeco en faveur des enseignants ont toujours été étouffées. Tout ceci prouve à suffisance que ce n’est pas de sitôt que l’Etat cherchera à résoudre le problème des fonctionnaires, en général et des enseignants, en particulier. Par conséquent, cette démotivation ne peut que se répercuter sur le niveau de l’enseignement. Les dirigeants du pays doivent donc savoir que l’enseignant consent d’énormes sacrifices en préparant la jeunesse de demain. Pour ce faire, il lui faut un minimum d’égards pour qu’il s’acquitte mieux de sa tâche.