Aura, aura pas lieu ? C’est la question que l’on se pose au sujet de la rentrée scolaire prévue, en principe, ce lundi 06 septembre 2010. Apparemment, tous les bleu et blanc ne sont pas disposés à retrouver le chemin de l’école. Plusieurs raisons sont avancées.
D’abord, la résistance des enseignants. Ils conditionnent toute reprise des cours par l’entière satisfaction du contenu de leur cahier des charges, notamment le paiement des salaires dont les arriérés s’accumulent de plus en plus. Les enseignants n’ont perçu que le salaire du mois de juillet alors que celui d’août n’est pas encore effectif pour tous les enseignants de la République du secteur public. Par solidarité, les enseignants se disent démotivés.
Ensuite, le coût de la scolarité. Les frais scolaires ne sont pas à la portée de toutes les bourses, entre autres celles des enseignants. Même si officiellement, le minerval ne vaut pas grand-chose – 50Fc ou 100Fc, les autres frais sont fixés souvent en devise américaine et ils varient d’une école à une autre. Au privé, il faut débourser au moins 150 USD par trimestre par élève pour ce que l’on dissimule sous l’appellation de contribution des parents ou motivation des enseignants. Que ce soit dans le réseau officiel ou privé, l’uniforme comprend une chemise, une jupe ou un pantalon, une paire de ketches ou de pantoufles. Les fournitures scolaires ne sont pas en reste ; ce sont des cahiers, des manuels, des journaux de classe, des stylos à bille sans oublier les sacs qui doivent les contenir. L’addition est salée. Surtout que l’on assiste à une sorte de commerce usurier qui consiste à proposer des syllabus même aux tout petits, à vendre des uniformes confectionnés à l’école.
Par ailleurs, les écoles publiques attendent toujours le versement effectif des frais de fonctionnement. Une rentrée scolaire, ça coûte cher. Les parents le savent. Le Gouvernement aussi. Même s’il fait semblant en faisant prévaloir ses textes, notamment la décision présidentielle décrétant la gratuite de l’enseignement au niveau du primaire. Son application s’annonce difficile. Et pour cause. Le ministre de l’EPSP, chargé de l’exécution de cette mesure, s’est empressé de rappeler que la gratuité «n’exonère pas les parents» de l’obligation de prendre en charge les frais de formation de leurs enfants.
Désillusionnés, les parents s’interrogent sur l’opportunité de décréter une gratuité au moment où les mesures d’application en sont une vraie négation ?
Un nouveau bras de fer est engagé et l’on ne sait comment il va se dénouer. Ceux des parents qui n’avaient pas pu envoyer leurs enfants l’année dernière à l’école, les garderont. Peut-être qu’ils attendront que les gestionnaires les chassent quelques jours après la rentrée. La rentrée scolaire 2010-2011 sera difficile comme lors des années antérieures. N’en déplaise à ceux qui jurent par une gratuité de façade !