La RDC et l’Angola sont parvenus à un consensus, même sur des questions chaudes notamment la gestion des migrations, la frontière commune et l’exploitation du pétrole dans la Zone d’intérêt commun (ZIC). C’est le grand mérite des travaux de la 9ème Grande commission mixte qui se sont déroulés du 15 au 17 décembre à Luanda. Déjà le mardi 15 décembre, jour d’ouverture des travaux, les deux parties avaient déjà planté le décor pour un atterrissage en douceur de la neuvième session de la Grande commission mixte.
Conduite par le ministre Raymond Tshibanda de la Coopération internationale et régionale, la délégation congolaise était composée des ministres Mwando Nsimba de la Défense nationale, Célestin Mbuyu de l’Intérieur, Luzolo Bambi de la Justice, Matthieu Mpita des Transports, Louise Munga des PTT, Laurent Muzangisa de l’Energie ainsi que du vice-ministre des Hydrocarbures Beya Siku et de celui des Infrastructures et Travaux publics. Trois gouverneurs de provinces frontalières avec l’Angola, à savoir le Bas-Congo, le Bandundu et le Kasaï occidental ainsi que le vice-gouverneur du Katanga ont également fait partie de la délégation.
Quant à la partie angolaise, dirigée par le ministre des Relations extérieures, Assunçao A. de Sousa Anjos, elle avait en son sein notamment les ministres des Transports, des Pétroles, de la Justice et le vice-ministre de la Réinsertion sociale ainsi que celui de la Défense.
Prenant le premier la parole, le ministre angolais des Relations extérieures Assunçao Dos Angos a rappelé que « les relations entre l’Angola et la RDC ont toujours comme base, la fraternité et qu’elles doivent être entretenues pour approfondir la coopération entre les deux Etats dans un climat de paix, d’harmonie et d’entente permanente dans le respect de la souveraineté de chacun ». Il a souhaité voir ces travaux se tenir dans « un esprit de franchise et de sérénité pour traiter des problèmes spécifiques qui se posent aujourd’hui dans les relations » entre les deux capitales en vue de « contribuer au développement de deux pays et de la sous-région »
CONCERTATION PERMANENTE
De son côté, le ministre Raymond Tshibanda a noté que c’était réellement un plaisir de pouvoir relancer les travaux de la Grande commission mixte. « Nous en sommes d’autant plus heureux, a-t-il affirmé, que notre dernière réunion dans ce cadre remonte à plus de cinq ans, la 8ème s’étant tenue en 2004 ». Mettant un bémol, il a fait voir que « se rencontrer une fois tous les cinq ans, c’est, reconnaissons-le, un rythme peu compatible avec la nature toute particulière de nos relations qui, fort heureusement, sont excellentes et n’en ont pas souffert outre mesure ». Mais, a-t-il ajouté, cela n’en constitue pas pour autant une excuse acceptable.
Pour le ministre congolais, « la géographie, la sociologie et l’histoire de nos deux pays confèrent en effet un caractère particulier à nos relations ». En même temps, a-t-il noté, « elles nous imposent des obligations tout aussi particulières dont celles de la concertation permanente ». Et Raymond Tshibanda de réaffirmer : « La relation entre nos deux pays, a-t-il dit, est donc celle d’une amitié, d’une fraternité et d’une solidarité à toute épreuve. Notre devoir…est de veiller à ce qu’il en soit toujours ainsi. En maintenant entre nous le dialogue et la concertation comme uniques moyens de règlement de tout différend, comme base de rapports adultes fondés sur la prise en compte des intérêts de chaque partie, la recherche volontariste des compromis et la promotion d’une coopération exemplaire, parce que mutuellement avantageuse ».
De toute façon, c’est cela que souhaitent nos peuples. C’est cela que veulent nos chefs d’Etat respectifs et qu’ils ont réaffirmé lors de leur dernière rencontre au sommet dans cette même ville de Luanda, le 29 et le 30 juillet 2007. Déterminés à aborder toutes ces questions, sans tabou, franchement ; mais tout aussi déterminés à le faire sereinement et de manière constructive, parce qu’étant frères et sœurs, avec pour seules préoccupations la paix, le développement de nos pays et le bien-être de nos populations. Le ministre de la Coopération internationale et régionale en a voulu pour preuves la composition de la délégation congolaise et le niveau, particulièrement élevé, de représentation du gouvernement en son sein.
Extraits du communiqué final
- La rencontre était caractérisée par une convergence de points de vue sur les principales questions d’intérêt commun figurant à l’ordre du jour des travaux. Elle a constitué une occasion renouvelée de réitérer la ferme volonté des deux parties de n’épargner aucun effort pour travailler en faveur d’un partenariat exemplaire entre les deux pays et pour exploiter toutes les opportunités de coopération, notamment à travers l’enrichissement et la mise à jour du cadre juridique qui régit leurs relations bilatérales et son adaptation nécessaire aux mutations qui ont eu lieu dans les pays respectifs.
- Dans cet ordre d’idées, les deux délégations ont reconnu la nécessité d’actionner avec diligence les mécanismes conjoints déjà établis pour le traitement adéquat des questions de coopération bilatérale, notamment dans le domaine du pétrole.
- Après une analyse approfondie des causes et des conséquences, des mécanismes ont été trouvés pour régler les questions de nature migratoire et de vérification de la démarcation des frontières terrestres et fluviales. Une attention spéciale a été réservée au problème de la délimitation et de la démarcation de la frontière maritime, dans le cadre de l’extension du plateau continental.